Certains n’en croyaient pas leurs yeux lorsqu’ils ont vu, vendredi dernier, la reprise officielle des travaux du Nou Mestalla, cette fameuse carcasse de béton inachevée située à la sortie de Valencia en direction de Lliria/Ademuz.
Pour marquer cette reprise du chantier (initialement commencé en août 2007), un événement privé a été organisé, accompagné de la publication d’une déclaration officielle et d’une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux du club. Ce redémarrage met fin à une longue attente et à une succession de rebondissements. Si tout se passe comme prévu, le nouveau stade de Valence devrait être prêt dans deux ans et demi.
Design et innovation au cœur du projet
Le Nou Mestalla, repensé par les architectes Fenwick Iribarren, conserve l’esprit du projet initial tout en l’adaptant aux normes modernes. Il sera réalisé par FCC Construction, en partenariat avec Bertolín.
Avec une capacité de 70 044 spectateurs, le stade sera équipé d’un toit innovant garantissant confort et protection contre les intempéries. En matière de design, le Nou Mestalla se distingue par ses lignes fluides et dynamiques. Le club décrit un projet composé de « rubans ondulants et entrelacés », formant des façades et des structures qui se fondent harmonieusement dans l’environnement tout en renforçant l’identité du club et de la Méditerranée.
Le projet met également en avant l’utilisation de matériaux durables et à faible consommation d’énergie. Une toiture translucide couvrira les sièges, offrant une protection contre la pluie et le soleil tout en optimisant l’acoustique du stade pour une meilleure expérience des spectateurs. Cette conception inclut également une installation photovoltaïque, permettant au stade de produire de l’électricité pour ses propres besoins.
L’orange, couleur emblématique de Valence, dominera dans les tribunes, tandis que la chauve-souris, symbole à la fois du club et de la ville, occupera une place centrale dans le design visuel.
Un centre de loisirs urbain complémentaire du stade
Le Nou Mestalla sera bien plus qu’un stade : il deviendra un pôle de divertissement intégré à la ville, avec des restaurants, des boutiques, un auditorium et même un musée dédié à l’histoire du club.
Selon les responsables, ce complexe ne jouera pas seulement un rôle sportif, mais deviendra également un moteur économique majeur pour Valence. Toutefois, certains sceptiques estiment que l’impact économique dépendra aussi des performances sportives du club, actuellement très décevantes.
Le projet prévoit également une zone spéciale de 6 500 places VIP, permettant d’accueillir des compétitions majeures de la FIFA et de l’UEFA, ainsi que d’autres événements internationaux, comme la Coupe du Monde de football prévue en Espagne en 2030. Bien que la liste des 11 sites retenus pour cette Coupe ait déjà été publiée, le Nou Mestalla pourrait être inclus à condition, entre autres, que les travaux soient terminés dans les délais impartis.
Un nouveau quartier et des espaces publics aménagés
Autour du stade, le projet prévoit la construction d’un centre sportif à Benicalap, un investissement supplémentaire dont le club et la municipalité devront définir les modalités de financement. En complément, une nouvelle place publique de 20 000 m² sera aménagée pour accueillir divers événements et activités tout au long de l’année.
Malgré l’arrêt des travaux pendant 16 ans, ce quartier a continué à se développer. Toutefois, la perspective de voir le stade enfin achevé pourrait susciter un engouement supplémentaire pour cette partie de Valence.
Ce projet ambitieux, attendu depuis longtemps, semble sur le point de transformer le paysage urbain et sportif de la ville. Reste à voir si les promesses seront tenues, tant en termes de délais que d’impact.
Laurence Lemoine